Communiqué

Le BST émet une préoccupation liée à la sécurité à la suite de l’enquête sur le naufrage de l’Atlantic Destiny

Dartmouth (Nouvelle-Écosse),  — 

Aujourd’hui, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié son rapport d’enquête (M21A0041) sur le naufrage du navire de pêche Atlantic Destiny et a émis une préoccupation liée à la sécurité relativement aux connaissances insuffisantes de l’équipage sur l’utilisation correcte des systèmes fixes d’extinction d’incendie au dioxyde de carbone (CO2).

Le 2 mars 2021, l’Atlantic Destiny, avec 31 membres d’équipage à son bord, a subi une défaillance catastrophique du moteur à environ 120 milles marins au sud de Yarmouth (Nouvelle-Écosse). Les génératrices d’arbre et les machines associées ont explosé, provoquant un incendie et des dommages qui ont conduit à l’inondation de la salle des machines. Toutes les personnes ont été évacuées par les autorités de recherche et de sauvetage, et le lendemain, l’Atlantic Destiny a coulé.

L’enquête a révélé que les activations automatique et manuelle du système de sécurité du moteur n’ont pas empêché le régime du moteur d’augmenter au-delà des limites de conception du moteur, ce qui a provoqué une défaillance catastrophique et l’incendie subséquent.

L’équipage a utilisé le système fixe d’extinction d’incendie de la salle des machines qui libère une épaisse couche de CO2, ce qui déplace l’air et réduit la teneur en oxygène à un point tel que la combustion ne peut pas se produire lorsque l’espace est bien scellé. Des membres d’équipage sont toutefois rentrés dans l’espace scellé à plusieurs reprises pour enquêter sur le son d’eau en provenance de la salle des machines et pour accéder à la génératrice auxiliaire. Ces actions ont réintroduit de l’oxygène dans l’espace, réduisant ainsi l’efficacité du système d’extinction d’incendie, ce qui a eu pour effet de rallumer l’incendie.

Bien que les membres d’équipage aient suivi des procédures documentées pour l’utilisation du système fixe d’extinction d’incendie au CO2, ils ne savaient pas qu’il fallait attendre que l’espace se refroidisse avant d’y retourner.

Le manque de compréhension des exigences relatives à l’utilisation de systèmes fixes d’extinction d’incendie au CO2 a été un facteur dans plusieurs autres événements au Canada et ailleurs dans le monde. Au Canada, l’utilisation de systèmes fixes d’extinction d’incendie est abordée dans le cadre de la formation sur les fonctions d’urgence en mer (FUM) relative aux techniques avancées de lutte contre l’incendie, que Transports Canada exige pour certains brevets. Même si l’Atlantic Destiny était doté d’un système au CO2, la formation FUM sur les techniques avancées de lutte contre l’incendie n’était pas exigée pour les officiers de pont supérieurs. Ainsi, ces derniers n’avaient reçu aucune formation officielle sur l’utilisation de systèmes fixes d’extinction d’incendie au CO2.

En raison d’un certain nombre d’événements au cours desquels l’efficacité du CO2 a été compromise pendant la lutte contre l’incendie, le Bureau est préoccupé par le fait que les équipages ne connaissent pas suffisamment les étapes à suivre avant et après l’utilisation de systèmes fixes d’extinction d’incendie au CO2.

Les préoccupations liées à la sécurité permet de souligner à l'industrie et à l'organisme de réglementation que le Bureau a relevé une lacune de sécurité pour laquelle, pour le moment, il ne possède pas suffisamment d'éléments de preuve pour formuler une recommandation. À mesure que davantage de données sont recueillies et d'analyses, produites, et si la condition dangereuse se révèle systémique et non rectifiée, la préoccupation liée à la sécurité peut mener à une recommandation. Les préoccupations liées à la sécurité sont habituellement communiquées dans les rapports d'enquête définitifs.

Voir la page d’enquête pour obtenir plus d’information.


Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.

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