Communiqué

Une blessure survenue à bord du navire à passagers Amadea met en évidence les risques posés par le manque de formation et de procédures

Québec (Québec),  — 

Dans son rapport d’enquête (M18C0240) publié aujourd’hui, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) conclut qu'un membre d’équipage qui aidait à arrimer une embarcation de sauvetage a subi une grave blessure à la tête parce que les caractéristiques de sécurité intégrées du treuil avaient été contournées et que le membre d'équipage ne portait pas d'équipement de protection.

Le 9 septembre 2018, un exercice régulier d’embarcation de sauvetage se déroulait à bord du navire à passagers Amadea, qui était amarré au port de Québec (Québec).À la suite de l’exercice, un membre de l’équipage a été grièvement blessé alors qu’il arrimait l’embarcation de sauvetage no 4, et il a été transporté à un hôpital local par ambulance.

L’accident s’est produit lorsque plusieurs membres de l’équipage utilisaient à la main le treuil du bossoir pour compléter l’arrimage de l’embarcation de sauvetage. Pour faciliter cette tâche, le maître d’équipage a contourné la caractéristique de sécurité intégrée, qui maintient une légère résistance dans le système de frein du treuil, en desserrant le frein électromagnétique avec un levier, au-delà de ce qui aurait normalement été fait à la main seulement. L’enquête a également permis de déterminer que les deux potences de bossoir étaient mal alignées, ce qui nécessitait un important treuillage manuel de l’embarcation de sauvetage. Deux membres de l’équipage ont continué de treuiller manuellement, et la tension excessive dans le système de treuil leur a fait lâcher la manivelle. Puisque le frein électromagnétique était desserré, la manivelle a soudainement donné un contrecoup et s’est mise à tourner en sens inverse, frappant un matelot sur la tête. Le matelot ne portait pas de casque de protection.

L’enquête a révélé que le membre d’équipage blessé n’avait pas été formé ou familiarisé avec la tâche et qu’il ne connaissait pas les risques et les dangers qui y étaient associés. L’enquête a également révélé que le système de gestion de la sécurité à bord ne comprenait pas de formation ni de procédures opérationnelles officielles pour la récupération et l’arrimage des embarcations de sauvetage ou pour l’utilisation des treuils du bossoir. Si les membres de l’équipage ne sont pas formés sur l’utilisation sécuritaire de l’équipement critique à bord du navire, comme les engins de sauvetage, il y a un risque qu’ils n’utilisent pas cet équipement de manière sécuritaire. En ce qui concerne la conception de l’équipement, il a été déterminé que si la conception permet aux opérateurs de contourner ou de désactiver des caractéristiques de sécurité intégrées, ces caractéristiques ne fonctionneront pas comme prévu, augmentant le risque que l’équipage soit blessé lorsqu’il utilise cet équipement. En outre, lorsqu’ils utilisent les treuils et les bossoirs des embarcations de sauvetage, et lorsqu’ils utilisent des saisines, braguets et palans rapprocheurs, les membres de l’équipage doivent porter l’équipement de protection individuelle approprié.

Après l’événement, le gestionnaire du navire, Bernhard Schulte Cruise Services, a fait inspecter le bossoir et le treuil de bossoir de l’embarcation de sauvetage no 4. Il a mis à jour le manuel de formation de l’Amadea de sorte qu’il comprend maintenant une procédure de récupération des embarcations de sauvetage. Cette procédure précise que les membres de l’équipage doivent porter un casque de protection, des gants et des chaussures de sécurité lorsqu’ils exécutent toute activité associée aux treuils, aux bossoirs et aux saisines, braguets et palans rapprocheurs des embarcations de sauvetage.

Veuillez consulter la page d’enquête pour obtenir plus d’information.


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