Communiqué

Dans son rapport d’enquête (A18Q0186) publié aujourd’hui, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a établi que la dégradation des conditions météorologiques et le manque de supervision lors d’un vol d’entraînement en solo ont causé la collision fatale avec le relief d’un hélicoptère dans les environs de Sainte-Agathe-des-Monts (Québec) en novembre 2018.

Le matin du 19 novembre 2018, un élève-pilote effectuait un vol en solo dans son hélicoptère Eurocopter EC-120B privé depuis Rouyn-Noranda (Québec) vers l’héliport Mirabel Hélico (Québec) où l’attendait son instructeur de vol pour 13 h, heure locale. Constatant le retard de l’hélicoptère et n’ayant reçu aucune communication, l’instructeur a appelé les autorités de recherche et sauvetage. Le lendemain, l’hélicoptère a été trouvé dans une zone boisée d’un coteau dans les environs de Sainte-Agathe-des-Monts. L’hélicoptère avait subi des dommages importants et l’élève-pilote avait été mortellement blessé. Il n’y a pas eu d’incendie après l’impact.

L’enquête a permis d’établir que le vol en solo avait été autorisé, même si le temps ne correspondait pas aux conditions météorologiques minimales admissibles indiquées dans le programme de formation au pilotage et que la supervision du vol en solo était inadéquate (les bulletins à jour des conditions météorologiques, qui prévoyaient des conditions de givrage, n’avaient pas été obtenus). Par conséquent, il est très probable que l’élève-pilote ait eu à composer avec des conditions météorologiques défavorables l’obligeant à voler à très basse altitude pour conserver ses références visuelles au sol.

Le vol d’entraînement en solo semble avoir été planifié sans tenir compte des compétences et de l’expérience de l’élève-pilote. Ce dernier avait 7,5 heures d’expérience de vol en solo dans les environs de Rouyn-Noranda. Toutefois, le vol-voyage planifié aurait conduit l’élève-pilote à survoler un relief inconnu et inhospitalier et à voler dans des conditions météorologiques qui n’obéissaient pas aux critères du programme de formation au pilotage. Si l’on autorise des vols en solo sans tenir compte des critères d’un programme de formation au pilotage, du niveau de compétence du stagiaire pour composer avec les conditions météorologiques prévues, et des difficultés pouvant survenir sur la trajectoire de vol, les stagiaires risquent de se trouver dans des situations où leurs aptitudes ne sont pas à la hauteur des exigences de la tâche. De plus, la planification d’un vol dans un hélicoptère non certifié pour voler dans des conditions de givrage alors que les bulletins en prévoient peut être néfaste pour la sécurité.

L’élève-pilote était formé par un instructeur de vol indépendant. À l’heure actuelle, la réglementation canadienne permet à une personne qui n’est pas titulaire d’un Certificat d’exploitation d’une unité de formation au pilotage de fournir des services de formation au pilotage dans certains cas, par exemple, lorsque le stagiaire est propriétaire de l’aéronef utilisé pour la formation. Toutefois, Transports Canada (TC) n’inclut pas les instructeurs indépendants dans ses activités de surveillance. Si TC n’inclut pas les instructeurs indépendants dans ses activités de surveillance, des mauvaises pratiques et des infractions au règlement risquent de passer inaperçues et de ne pas être corrigées.

Consultez la page d’enquête pour obtenir plus d’information.