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L’ignorance de la performance de l’aéronef est en cause dans un accident d’hydravion survenu en 2013 à Port McNeill, en Colombie-Britannique
Dans son rapport sur un accident d’hydravion (A13P0278) survenu en Colombie-Britannique en 2013, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) s’est dit préoccupé par le fait que si l’on apporte de multiples modifications à un aéronef sans documenter leurs effets sur la manœuvrabilité, les pilotes n’auront aucune donnée sur sa performance et risquent d’en perdre la maîtrise.
« Les pilotes doivent avoir des renseignements précis sur la manœuvrabilité d'un aéronef qui a fait l'objet de modifications, a dit Joseph Hincke, membre du conseil du BST. Nous sommes préoccupés par le fait que cette information n'est pas toujours disponible et que cette situation va continuer de provoquer des accidents. »
Le 24 octobre 2013, un Cessna C-185E muni de flotteurs exploité par CBE Construction Ltd. (Air Cab) a quitté l'hydrobase de Port McNeill (Colombie-Britannique) avec 1 pilote et 2 passagers à bord pour effectuer un vol nolisé à destination de l'île West Cracroft (Colombie-Britannique). À 11 h 40, en manœuvrant en vue d'un amerrissage, l'aéronef a subi un décrochage aérodynamique accéléré alors qu'il se trouvait à une altitude qui empêchait toute sortie, avant de percuter le relief sur une petite île à Potts Lagoon, à l'île West Cracroft. L'aéronef a été détruit, et les 3 occupants ont été mortellement blessés.
L'enquête a conclu que l'aéronef avait fait l'objet de plusieurs modifications approuvées (certificats de type supplémentaires, ou CTS) qui avaient entraîné des caractéristiques de performance et de manœuvrabilité non documentées, et que le pilote avait peut-être des attentes non fondées par rapport à la performance de l'aéronef. L'enquête a également permis de déterminer qu'il y a risque lorsque de multiples modifications sont apportées à un aéronef sans lignes directrices précises sur la façon d'évaluer et de documenter leurs effets sur sa performance et sa manœuvrabilité. De plus, il y a un risque accru d'accidents causés par un décrochage lorsque l'on n'installe pas d'avertisseur de décrochage évolué comme un indicateur d'angle d'attaque sur les aéronefs.
Durant la formation initiale et récurrente qu'elle donne à ses pilotes, Air Cab insiste désormais sur la sensibilisation aux modifications apportées aux aéronefs et leurs effets sur la manœuvrabilité de ces derniers. En outre, l'entreprise est en train d'incorporer un contacteur à inertie à son système de poursuite d'aéronef comme solution de secours à la radiobalise de repérage d'urgence (ELT) de ses aéronefs, et d'installer un interrupteur de détecteur d'écrasement sur les accumulateurs de ses aéronefs pour réduire les risques d'incendie après l'impact, cette dernière mesure étant en réponse à d'autres enjeux soulevés durant l'enquête.
En novembre 2014, le BST a annoncé qu'il mènerait une enquête sur les questions de sécurité relatives à l'exploitation des taxis aériens canadiens afin de comprendre les risques qui persistent dans cet important secteur de l'industrie aéronautique. Cette enquête sollicitera la participation de l'industrie, de l'organisme de réglementation et d'autres intervenants afin de comprendre parfaitement les enjeux dans les activités de taxi aérien. Le Bureau pourrait ensuite faire des recommandations pour corriger les lacunes systémiques qu'il aura relevées.
Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.
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