Language selection

A20F0002 : Allocution de la conférence de presse

Liens connexes (A20F0002)

Kathy Fox, présidente du BST
Natacha Van Themsche Directrice, Enquêtes - Aéronautiques
13 janvier 2020

Le texte prononcé fait foi.

Natacha Van Themsche

Bonjour.

Tôt le 8 janvier 2020, le vol 752 d’Ukrainian International Airlines s’est écrasé peu après le décollage de l’aéroport international à Téhéran, et toutes les 176 personnes à bord ont perdu la vie. Pour les familles et les proches, le monde a basculé du jour au lendemain. Puis, au cours de la fin de semaine, leur monde a de nouveau basculé lorsque le gouvernement de la République islamique d’Iran a avoué que ses forces armées étaient responsables du tir de missiles et de l’avion abattu.

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) offre ses plus sincères condoléances aux familles et aux proches des personnes qui ont péri dans cette tragédie.

Nous sommes en communication directe avec le bureau d’enquête sur les accidents d’aéronefs de la République islamique d’Iran depuis que nous avons appris que l’accident était survenu. Comme annoncé jeudi dernier, et compte tenu du nombre élevé de Canadiens ayant péri dans l’accident, nous avons confirmé notre rôle comme expert et accepté l’invitation de l’Iran de se rendre sur le site de l’accident, conformément à l’Annexe 13 à la Convention relative à l’aviation civile internationale.

Deux enquêteurs d’accidents aéronautiques du BST ont quitté le Canada vendredi soir et, au cours de la fin de semaine, ont rejoint des membres de l’équipe consulaire du Canada en Turquie. Ils ont obtenu des visas pour se rendre en Iran, et ont quitté la Turquie à destination de Téhéran plus tôt aujourd’hui, en compagnie de membres de l’équipe consulaire du Canada.

Le BST enverra également une deuxième équipe d’enquêteurs spécialisés en téléchargement et analyse d’enregistreurs de données de vol d’aéronefs, une fois que nous pourrons confirmer où et quand cette activité aura lieu.

Ce n’est pas la première fois que nous envoyons nos enquêteurs outre-mer. Le BST est considéré comme étant un chef de file mondial, et nous participons à des enquêtes à l’étranger depuis près de 30 ans.

Pour ce qui est de cette enquête, et je veux être très claire à ce sujet, nous ne connaissons pas encore l’étendue exacte de notre participation. Toutefois, j’aimerais souligner que jusqu’à présent, le bureau d’enquête de l’Iran a réagi conformément aux protocoles internationaux. De plus, il y a eu des signes précurseurs qui laissent croire que l’Iran permet au BST d’assumer un rôle plus actif que ce qui est normalement permis. Par exemple, l’Iran a invité le BST à participer au téléchargement et à l’analyse des enregistreurs de données de vol et de conversations dans le poste de pilotage; encore une fois, lorsque nous saurons où et quand cette activité aura lieu.

Comme après chaque accident, beaucoup de questions sont posées. Tout le monde veut savoir ce qui s’est passé et, dans ce cas-ci, nous le savons. Tout le monde veut savoir comment et pourquoi ça s’est produit. Nous avons entendu toutes ces questions au lendemain de cette tragédie, et nous nous posons les mêmes questions.

On a déjà rapporté que notre rôle est très limité en vertu de l’Annexe 13 à la Convention relative à l’aviation civile internationale. En tant qu’État d’occurrence, la République islamique d’Iran, et plus particulièrement son bureau d’enquête sur les accidents d’aéronefs, a le droit de diriger l’enquête sur la sécurité. Les rôles des autres états ayant un intérêt particulier sont aussi prescrits de façon similaire. En tant qu’organisme d’enquête principal, le bureau d’enquête de l’Iran est également chargé de diffuser l’information sur les progrès et les conclusions de l’enquête. Nous sommes tenus de respecter cette exigence.

Dans cet accident, et particulièrement parce que 57 passagers de l’avion étaient des Canadiens, nous espérons que le BST sera autorisé à mettre davantage de son expertise au service d’une enquête rigoureuse et transparente. En tant qu’organisme d’enquête indépendant, nous allons aussi collaborer avec d’autres autorités d’enquête internationales, avec qui nous avons noué des rapports excellents pendant plusieurs années, notamment celles de la France, de la Suède, du Royaume-Uni, des États-Unis, ainsi que de l’Ukraine.

L’objectif d’une enquête sur la sécurité en vertu de l’Annexe 13 est de déterminer tous les facteurs causaux et contributifs à un accident, sans attribuer ni déterminer les responsabilités civiles ou pénales, afin de régler les lacunes de sécurité et d’empêcher que des accidents similaires ne se reproduisent. L’expérience nous montre qu’une enquête rigoureuse axée sur la sécurité offre les meilleures chances de confirmer ce qui s’est réellement passé et de donner les réponses que tout le monde demande, particulièrement pour les familles qui ont tant perdu dans cet accident.

Nous voulons obtenir des réponses, et nous savons que la diffusion de l’information est fondamentale pour maintenir la confiance. Le monde entier mérite de savoir comment et, surtout, pourquoi cet événement est survenu. Nous nous engageons à offrir notre expertise, mais nous devons laisser les enquêteurs faire leur travail. L’information sur les progrès et les conclusions de cette enquête que nous pourrons diffuser dépend du bureau d’enquête sur les accidents d’aéronefs de la République islamique d’Iran. Je peux toutefois vous assurer que nous continuons de plaider en faveur d’une explication complète de ce qui s’est passé et pourquoi. De plus, nous nous engageons à nous faire entendre lorsque nous jugeons que les réponses fournies ne sont pas satisfaisantes.

Merci.